Le moulin de la Sudrie
A La Sudrie un des villages de St Estèphe 24360, existait un moulin fonctionnant à la force hydraulique.
Je ne puis vous montrer le moulin tel qu'il était dans ce temps où il broyait les noix ou autres fruits secs pour en faire de l'huile. Il n'en reste pratiquement rien si ce n'est quelques vestiges telles que les meules. Ah si les meules pouvaient parler...
La Sudrie est un charmant petit hameau qui se situe à environ 4,5 km du bourg de St Estèphe en passant par La Pouge. Ainsi nous parvenons près d'un étang et son décor qui montre le coté paisible de ce monde rural.
Souvent je passe par cette route pour y ressentir cette plénitude lorsque le temps est ensoleillé et qu'il fait bon de parcourir la campagne.
Parfois des pécheurs sont là la gaule à la main veillant sur le bouchon qui tarde à plonger. Dans le calme on peut entendre cependant le souffle du vent ou l'oiseau chantant là dans les arbres.
Ecouter, regarder la nature, l'imaginer là tel qu'était ce hameau dans le temps lorsque ronronaient les puissantes meules entrainées par une force venant de ce cours d'eau sortant de la terre.
Oui là était un moulin, là était la vie, une vie d'autre fois où ce hameau était animé par le travail du meunier et des habitants. Peut on imaginer les boeufs tirant une charrette chargée de noix, peut-on imaginer que dans le mouvement incessant des meules se situait une activité faisant vivre les quelques habitants de ce village.
Ce n'est pas sans émotion que j'ai pu accompagner le propriétaire actuel des lieux qui me fit vivre tel instant de découverte afin de pouvoir vous conter ce moment où le rêre et l'imagination prennent place et ensemble de partage l'instant.
Là une meule en forme de bac dite meule gisante ou dormante. Dans son axe passait un arbre de transmission, ce même arbre entraînant une meule roulante ou courante qui pouvait être réglée en hauteur ainsi de broyer les noix dans un mouvement continu. Cette meule tournante est actuellement au musé de Varaignes, elle est le témoignage de l'oeuvre de nos anciens avec leurs savoirs faire et leurs cultures.
Plus loin à quelques pas, est-ce dans ce bac avec un bec verseur que le précieux liquide venant des noix broyées s'écoulait lentement ? Était - il au pied de la grande meule dormante percée d'un orifice de deux à trois centimètre ? Tel j'imagine combien chaque action avait toute son importance, tel plus loin dans le temps j'imagine aussi le travail de l'artiste qui au burin creusait ces pierres pour les façonner en fonction de leurs utilités...
Ainsi repose ce qui fut le témoignage de la vie de meunier, avec là une meule cassé dans sa chute ou là le corbeau sculté avec à quelques mètres le manteau de la grande cheminée.
Ecoutons parler les pierres, écoutons les dans le murmure du vent , écoutons le silence, écoutons ce que la campagne nous raconte chaque jour lorsque nous la traversons et de nos yeux sachons voir ce qu'il reste pour nous dire combien l'instant vaut la peine de le vivre dans ce monde en constant mouvement.
Jacques Hesault
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